Ma fiction romantique avec un poney coké

Fiction romantique avec poney rockeur coke_Photo 01-Lucile_Gauloise de Nuits

« Une fiction est une histoire fondée plus souvent sur des faits imaginaires que sur des faits réels. » Wikipédia 2015.

Durant ma deuxième période de célibat (2007-2012), j’ai eu un nombre pas facilement calculable de « flirts » (comprendre un date, un bisou, un ciné, un resto, un prenage de main : un truc d’ado sans coucherie), ça n’allait jamais très loin parce qu’il y avait 2 cas de figure :
– Soit le mec me plaisait, et là d’un seul coup il disparaissait sur l’île aux connards*.
– Soit il ne me plaisait pas, et là, ironie du sort, il devenait très collant, et je galérais à chaque fois pour le larguer…
Je n’aime vraiment pas larguer, mais comme je ne peux décemment pas disparaître (ne fais pas aux autre ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse blabla…), j’étais bien obligée de donner des explications : c’est pas toi c’est moi, en ce moment j’ai des soucis dans ma tête, je suis toujours amoureuse de mon ex, et autres clichés du genre.

En pratique, cette fiction romantique dont je vais vous parler a duré une soirée; et en théorie plusieurs mois dans ma tête. Quand j’en parle aujourd’hui, j’appelle ce garçon « mon ex ».
Terriblement flippant, car je pense que, même avec la meilleure volonté du monde, lui ne se souvient pas de qui je suis.

Donc, ce soir-là, je suis sortie encore dans l’espoir de rencontrer l’homme de ma vie, dans ce bar que je savais être le QG de tous les petits poneys branchés de la capitale.

J’explique le terme Poney® Gauloise de Nuits-2007 : nous étions en plein dans la mode des Bébés Rockeurs, l’icône du moment, c’était le chanteur des Babyshambles, Pete Doherty; et une multitude de groupes de jeunes postpubères, amoureux du rock, fleurissaient de partout et arboraient le même look avec la mèche devant les yeux, et des cheveux soyeux évoquant les crinières des « petits poneys ». (Les BB Brunes, The Parisians, Naast, Second Sex, etc)
J’étais déjà un peu vieille pour cette cible, j’étais très certainement une cougar (oui et alors ?).

ma fiction romantique avec un poney bb rockeur-my-little-pony_gauloise de nuits

Bref, je jette mon dévolu sur un beau spécimen du genre et je me lance dans une série de jeu de regards « spécial séduction ». Étant trop coincée pour l’aborder, les personnes qui étaient présentes avec moi ce soir-là se sont dévouées pour lui donner un bout de papier au moment où il quitte les lieux. Quand il comprend qu’il s’agit de mon numéro de téléphone, son visage s’éclaire, il me sourit et me dis à bientôt.
Évidemment la nuit qui suivit fut effervescente (dans mes rêves), je m’y voyais déjà, ça y est j’avais un petit copain.

Le lendemain, je lui envoyais un texto pour lui dire, faussement détachée, que j’étais ravie d’avoir fait sa connaissance. Il répondit aussitôt en me disant qu’il avait une semaine chargée entre un séjour chez son frère résidant à Monaco, et un saut à New York pour la musique (??), mais que l’on se verrait sans faute à son retour.

Il termine son message par : « tu as raison ce serait dommage de ne pas en profiter… ». Ignorant volontairement cette allusion sexuelle qui ne me convenait pas, je préférais m’imaginer main dans la main avec lui déambulant sur le Rocher ou dans les rues de la Grosse Pomme, et faisant ma crâneuse auprès de mes copines qui se pâmeraient : « Whaouh t’as trop de chance il est trop beau et il est bassiste dans un groupe de rock trop bien ».

Le RDV eut lieu comme prévu la semaine d’après. Il se passe très bien. Il m’emmène dans plusieurs bars sympas de la rue Mouffetard, il m’invite même, on a plein de trucs à se raconter, on part dans des délires, on fait les bêtes dans la rue, on se court après, on s’embrasse (so romantic). Il soupire en caressant ma joue : « J’ai vraiment trop de chance qu’une fille si mignonne ait flashé sur moi ».ma fiction romantique avec un poney rockeur-partie gagnee_gauloise de nuits
Seul bémol, il a avoué être accro à la cocaïne (d’où le titre de cet article  » le poney coké », la vie n’est pas toujours rose vous savez bien). Au moment présent je m’en tapais grave, et puis je trouverais bien un moyen de le faire décrocher plus tard…(no comment).
Il me raccompagne devant chez moi vers 4h du matin. je lui raconte que je vais visionner la suite de ma série, Rome (antique lol) -ce n’était pas un mytho, j’étais insomniaque à l’époque-, il essaie gentiment de s’incruster, mais je décline sagement la proposition.
On se dit au revoir et il me dit en partant, toujours avec un grand sourire : « Je t’appelle ».

De retour chez moi, je suis persuadée d’avoir gagné la partie. En plus je n’ai pas couché. Même si c’est un beau parleur, il voudra forcément me revoir pour consommer non ? Et là, je devrai être plus maligne pour le faire s’attacher à moi pour de vrai. Et apparemment je suis très forte à ce jeu-là !

En fait il n’a jamais appelé. Jamais répondu à un seul de mes textos. J’ai laissé passer presque une semaine, pour ne pas paraître trop désespérée, et j’ai envoyé un message, puis deux, puis trois… J’ai passé des nuits entières à côté de mon portable à attendre une réponse. Ma réputation était en jeu, j’en avais parlé à plein d’amis, à presque tous mes collègues au bureau. J’allais passer pour quoi ?? Merde c’était nul, il me plaisait vraiment en plus.
Puis j’ai renié ma fierté, et j’ai continué pendant plusieurs mois à envoyer des textos de temps en temps. J’ai même fait une demande d’amitié sur son Facebook.

Attente au téléphoneComme un fait exprès, je l’ai recroisé plusieurs fois dans Paris. Trois fois en tout : deux dans la rue, où j’essayais d’attraper son regard, en vain; et une dans le bar où nous nous étions rencontrés la première fois, j’y étais allée dans l’espoir de le voir et de « prendre ma revanche », mais j’avais mal calculé mon coup, j’empestais le poisson après un dîner dans un resto japonais traditionnel, alors je me suis sauvée avant qu’il m’aperçoive (ou qu’il me sente).

Non contente de ces vents ultimes, un an pile après cette « histoire » (peut-on appeler ça une histoire ?), j’étais en stage à NYC, et comme je savais qu’il y allait souvent, j’ai repris contact sur Facebook et je lui ai parlé très enjouée comme si de rien n’était… alors qu’il n’avait toujours pas accepté ma friend request depuis un an…
Évidemment pas de réponse. Je me suis ridiculisée toute seule, à croire que je n’ai aucun EGO. Au diable la fierté ! Hé bien la mienne, elle lui a été servie sur un plateau d’argent, et je pense que le diable lui-même est encombré par mes excès de non-fierté.

Surtout que en parcourant les seules infos publiques de sa page Facebook, je voyais qu’il vivait une histoire d’amour romantique avec une fille, et il lui répondait avec plein de petits cœurs trop mignons. Elle y était arrivée, elle ! Donc il était bien capable d’Amour. Mais pas avec moi…

« Le connard d’une fille sera toujours le prince d’une autre. » (citation perso)

mon ex na jamais ete aussi sur de vouloir sengager_gauloise de nuits

 

#DesGens m’ont dit : « Tu aurais dû coucher, il faut toujours coucher le premier soir, il t’aurait peut-être rappelé, il a du penser que ce serait trop galère de te mettre dans un lit ».
Ce qui relance l’éternel débat sur « Faut-il coucher le premier soir ? »; même si je pense que si j’avais couché, il n’aurait pas rappelé non plus, j’en suis sûre à 200%.
Alors #DesGens me répondent souvent : « Oui mais t’en aurais profité aussi ». Ba ouais peut-être qu’eux ils en profitent (et franchement tant mieux pour eux), mais moi je voulais pas une histoire de fesses, je voulais une histoire d’Amouuuuur.

Quelle misère.

Rien que le fait d’en parler, ça me donne envie de retenter le coup ! Vous croyez qu’il me répondra ???

 

* L’île aux connards : un concept que j’expliquerai sûrement plus tard, même si je suis sûre que vous avez déjà votre petite idée.

Sources photos : 2 Images Lucile, amour et rock’n roll  >eastasia.fr/ My little pony >north.viacom

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